Fotokino

Des paysages figés dans un hiver sans fin, vidés de toute présence humaine. Une silhouette errant dans les rues d’une ville, comme échappée d’une scène de théâtre… En couleurs ou en noir et blanc, les photographies de Stéphane Duroy s’imposent au regard du spectateur, chargées du poids de l’absence, évoquant le fracas silencieux d’un monde en fragments, et la poésie du désenchantement. 

Depuis plus de quarante ans, Stéphane Duroy sillonne l’Europe et les États-Unis sur les traces des tragédies qui ont façonné le XXe siècle, et de leur conséquences sur les individus. Travaillant tout d’abord comme photojournaliste, il se détache progressivement du documentaire pour se consacrer à l’élaboration d’une œuvre exigeante, publiée dans une douzaine d’ouvrages. L’un d’entre eux, intitulé Unknown, paru en 2007, est devenu ces dernières années le support de nouvelles explorations, à cheval entre photographie, collage et dessin. 

« Photography, And Then… » propose une relecture de ce parcours hors norme, à travers une sélection de photographies issues de ses différentes séries, réalisées à Berlin, en Grande Bretagne ou dans le Montana, mêlées à des exemplaires uniques de son livre Unknown #2, ainsi que des toiles récentes peintes à l’acrylique. L’ensemble trace les contours d’une production constamment questionnée et réinterprétée.

« Je ne respecte pas la photographie, je la désacralise complètement et je l’utilise comme un pinceau, de la peinture, un pochoir, une lettre ou un mot. » Stéphane Duroy