Etienne Robial est multiple. Editeur, il a débroussaillé le champ de la bande dessinée durant vingt ans et façonné l’une des plus belles aventures éditoriales des années 1970-1980 avec Futuropolis. Directeur artistique, il a converti le paysage télévisuel aux cultes du cercle chromatique et du polygone palpitant. Graphiste, il est à l’origine d’innom-brables identités visuelles et a remis d’équerre quantité de titres de presse. Pédagogue, il enseigne à ses étudiants l’école de l’humilité (la gomme) et de l’autorité (la poigne).
Chacune des facettes de son travail articule et combine trois éléments fondamentaux de la création graphique : alphabets, formes et couleurs. Chez Robial, l’usage de cette trinité s’accompagne d’études, de recherches et de classifications qui ne sont pas sans rappeler les symptômes de la douce maladie qui nourrit ses heures creuses : la collectionnite. Des outils de dessins aux ustensiles de cuisine en passant par les livres et les revues, la liste est longue des objets qu’il collectionne avec expertise et méthode.
Si avec cette exposition nous dévoilions avec délectation une (toute petite) partie des réserves d’Etienne Robial, il s’agissait aussi de comprendre comment il y puise matière à création, quels outils il utilise au quotidien (lui qui ne touche pas aux ordinateurs) et quelle gymnastique il met en place afin d’imaginer à son tour ses propres collections, graphiques et éditoriales. Tout en revenant, par petites touches, sur cinquante années de création dans les champs de l’édition, du graphisme et de l’audiovisuel.
