Cette exposition présentait les travaux de quatre designers : Baptiste Meyniel, Marion Pinaffo et Raphaël Pluvinage (travaillant en duo), et Jean-Simon Roch.
Leurs pratiques respectives les conduisent à passer au-delà de la simple question de l’objet pour se focaliser sur la démarche, du processus à l’œuvre. En inscrivant, chacun à leur manière, leur travail dans des recherches au long cours, il·elle·s débordent ainsi la question de la finalité de ce qui est produit. Des problématiques récurrentes se voient sans cesse décortiquées, mais toujours avec des moyens et techniques nouvelles. Tout en cherchant à révéler des effets singuliers, il·elle·s restent dans une forme d’économie de moyens : faire avec peu ou avec ce qui existe déjà. Le passage de la 2D à la 3D (et inversement), la relation entre le mouvement et la forme produite, la surprise pour soi et pour les autres – autant de points communs dans leurs approches – sont au centre de ce laboratoire partagé.
Baptiste Meyniel
Baptiste Meyniel est un designer qui vit et travaille à Paris. En 2017, il est diplômé de l’ENSCI - Les Ateliers en création industrielle avec les félicitations du jury pour son projet « En mouvement, en flux, en variation ». Ce projet pose les fondements d’une pratique ancrée d’un côté dans une compréhension de ce que la matière dessine et de l’autre du dessin comme acte graphique qui ouvre à l’objet, à sa matérialisation. Se posant fermement comme un constructeur de choses qui ont des usages plutôt que comme un concepteur de produits qui répondent à des besoins, les objets issus de sa démarche sont néanmoins interprétés pour s’adapter à différents contextes. Il est le lauréat en 2019 de l’appel à projet international lancé par le CIRVA. Débute alors une résidence sur deux années, à Marseille qui est toujours en cours. En 2021, Baptiste a été sélectionné pour participer à la cinquième Académie des Savoir-faire de la Fondation d’entreprise Hermès sur le verre et le cristal. Pour ce qui est du reste, Baptiste est engagé dans une recherche par la pratique au sein de l’ENSAD (doctorat SACRe) et consacre une partie de son temps à l’enseignement (workshop, suivi de projet en Master 2 Recherche à l’ENS Paris-Saclay, département design).
Instagram de Baptiste Meyniel.
Marion Pinaffo et Raphaël Pluvinage
Tous deux diplômé·e·s de l’ENSCI - Les Ateliers, ils travaillent en duo depuis 2015. Ces dernières années, il·elle·s ont observé, manipulé et expérimenté les technologies qui nous entourent. Leurs sensibilités graphiques, leurs goûts pour les usages intuitifs et leurs attachements à une économie de moyen, les conduisent à créer une réalité physique à la fois surprenante et accessible par tous. En tirant parti des différents moyens d’impressions, il·elle·s imaginent des objets ou des installations en papier ou carton, pour donner à voir des phénomènes qui peuvent sembler complexes. En 2018, il·elle·s ont créé une maison d’édition pour publier leur projet Papier Machine, un livre d’électronique imprimé et fabriqué en France.
pinaffo-pluvinage.com
Jean-Simon Roch
Comment animer l’inanimé ? C’est la question qui habite le travail de Jean-Simon Roch. Diplômé de l’ENSCI - Les Ateliers, Jean-Simon Roch est remarqué dès 2016 lors de l’obtention du prix Émile Hermès pour son projet « Vibrato ». Pour lui, le design c’est avant tout donner vie et raconter des histoires. Un peu comme Geppetto, tout part souvent d’un petit morceau de bois qui s’anime grâce à la vibration, la gravité ou d’autres phénomènes physiques simples. Que ce soit à l’atelier ou à l’occasion de ses collaborations, Jean-Simon colore le design d’une teinte animiste. Il chine, manipule, expérimente et interroge le comportement des objets ainsi que leur façon de prendre vie. En créant des objets intelligents, qui interagissent avec leur environnement, ce sont des récits que le designer met en place. Il bâtit ainsi des mondes envoûtés au travers desquels notre relation aux « choses » et à leur valeur symbolique est remise en perspective.
jeansimon.cargo.site
